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Zoom ACODLAK: Navelie Auguste

Dans cet entretien, Navelie Auguste nous livre avec authenticité son parcours dans l’univers de la danse. Depuis ses débuts hésitants à Magic Danse School (MDS), en passant par KizFamily jusqu’à Konbit Rhythm Round, elle nous raconte son évolution avec franchise et passion. Habituée à participer à des sessions de pratique dans plusieurs lieux de Port-au-Prince, elle partage surtout sa manière de percevoir un partenaire sur la piste : ses préférences, ses inconforts, ce qu’elle valorise ou rejette. Un témoignage sensible et profond, qui invite à découvrir la danse comme un espace d’apprentissage, de relation et de censure.

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Fais-moi une brève présentation de toi.

Je m’appelle Navelie Auguste. J’ai vingt-cinq ans. Je suis née à Port-au-Prince, plus précisément à Croix-des-Bouquets. J’ai grandi entre Pétion-Ville et Delmas.

J’ai terminé mes études classiques en 2019. Peu après, j’ai appris l’informatique bureautique. Passionnée par la communication, j’ai intégré l’école Maurice Communication.

J’aime tout ce qui touche à l’art. C’est pourquoi je me suis lancée dans le mannequinat et d’autres formes artistiques.

Je suis chrétienne de naissance. J’ai grandi dans une famille catholique. Aujourd’hui, je ne me rattache à aucune doctrine religieuse précise, mais je crois en Dieu, celui qui est aux cieux. Alors, pour parler de chrétienté, je fais de mon mieux. Rires.

Je suis une personne ambivertie, à la fois extravertie et introvertie. Parfois ouverte, parfois réservée, selon la situation et le contexte.

Tu vis avec qui présentement ?

Pour l’instant, je vis avec ma maman et mes petites sœurs. Malheureusement, mon papa est décédé en 2016.

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Parle-moi de ton parcours professionnel

J’ai travaillé dans deux écoles : Saint Elizabeth et Robins. J’enseignais de la maternelle à la 6ème année.

Je suis aussi guide bénévole dans une institution appelée Le Guidisme. C’est une association de jeunes filles qui œuvre pour le développement physique, économique et émotionnel des filles et des femmes. Notre travail ressemble un peu au scoutisme.

Dans le cadre de notre travail, nous organisons des jeux, des excursions, des camps d’été, etc.. Nous faisons aussi beaucoup de bénévolat et réalisons des "bonnes actions" (BA).

En ce moment, je me prépare pour passer un examen afin d’intégrer la TNH. Je suis en train de rassembler mes dossiers.

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Comment as-tu intégré la danse ? C’est quoi ton parcours ?

J’ai intégré la danse grâce à une amie, Mima de son nom complet Gemima Charles. C’est elle qui m’a proposé de m’y lancer.

Il y avait toujours une peur de s’aventurer, parce que tu ne sais ni ce que tu vas y trouver, ni ce que tes parents vont te reprocher ensuite. À l’époque, j’étais un peu timide, et surtout avec les pressions de mes parents.

Mima a insisté. À force de me pousser, elle a fini par me convaincre. Elle m’a promis qu’elle allait parler à manmie, qu’elle s’occuperait de tout pour que je puisse y aller. Elle m’a aussi dit : « Viens au moins une fois. Si tu n’aimes pas, tu peux arrêter. »

Et elle a tenu sa promesse. Elle m’a emmenée à Magic Danse School (MDS). Elle m’a expliqué que je pouvais commencer à y apprendre les pas de base, puis me perfectionner plus tard dans une autre école. En réalité, elle n’était même pas élève dans cette école, mais elle m’y a quand même accompagnée.

C’est là que j’ai commencé à me familiariser avec la danse... et avec les autres élèves.

Au départ, j’étais une vraie catastrophe ! Riiire. Je regardais les autres et je me demandais : « Est-ce qu’un jour j’arriverai à ce niveau-là ? » Mais au lieu de me décourager, ça m’a poussée à me dépasser.

Je ne suis pas du genre à abandonner. Si je n’arrive pas à faire quelque chose, je recommence encore et encore jusqu’à ce que j’y arrive.

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J’ai appris avec amour et persévérance, jusqu’à devenir l’une des meilleures élèves de l’école MDS.

Voyant mes progrès, Mima m’a emmenée dans une autre école de danse pour que j’apprenne un nouveau style : La Kizomba.

Magic Danse School se concentre surtout sur les danses latines. Elle m’a donc présenté KizFamily, une école spécialisée en Kizomba.

Quand je suis arrivée à KizFamily, en 2023, c’était un autre monde. À MDS, c’était surtout des jeunes, des “timoun”, alors qu’à KizFamily, ce sont des adultes. Le changement n’a pas été facile.

À MDS, je pouvais exprimer mon côté enfantin, être spontanée. Mais à KizFamily, j’ai dû être plus réservée, plus posée. Je devais m’y adapter, parce que quand tu veux que les gens te respectent pour ce que tu es, tu dois leur montrer la valeur que tu représentes.

Au début, j’étais super stressée. Mais rapidement, ils ont su créer une ambiance accueillante, ce qui a facilité mon intégration jusqu’en 2024.

Mais moi, je voulais aller plus loin. Je rêvais de danser à un niveau international.

On m’a parlé de Konbit Rhythm Round, à Delmas. Avec mon partenaire, nous sommes allés prendre des informations concernant le fonctionnement, exigences, etc.

Nous avons intégré Konbit ensemble en 2024.

Et comme on nous l’avait dit, on y apprend énormément. Notamment à faire la différence entre les danses sociales et les danses de compétition. C’est à Konbit que j’ai pris réellement conscience de l’importance du mental dans la danse. On nous a appris qu’au-delà de la technique, il faut un mental à 200 %, parfois plus que le physique.

Quelle pratique de danse as-tu l’habitude de fréquenter ?

MDS est l’un des lieux les plus fréquentés. Mais j’ai aussi l’habitude de fréquenter plusieurs autres pratiques comme KizFamily, Tony Danse, Tempo Plus, ACLA, Fuebalda, Champion École de Danse et Shegga.

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Quelle style et type de musique aimes-tu danse le plus quand tu es à une pratique de danse ?

En fait, je n’ai pas de préférence. Je danse tout ce que je peux danser. En matière d’art, c’est ce que j’ai chez moi : je n’ai jamais voulu me limiter à un style en particulier. Quand on a une préférence, on finit par se perdre. Dès que l’on privilégie un style ou un type particulier de danse, le cerveau et le corps s’y adaptent, au risque de négliger les autres.

Quand je vais à une pratique, c’est pour m’entraîner et, ce sérieusement ! De la même manière, quand j’intègre une école de danse, c’est pour apprendre. Peu importe le style qu’on me montre, je l’apprends.

Je me souviens qu’au début, quelqu’un m’a dit qu’on ne mélange pas la Kizomba avec les danses latines, car l’un peut influencer l’autre. Mais pour moi, ce n’est pas un problème. Je danse les deux sans difficulté et je parviens à trouver un équilibre entre ces styles.

Je sais que ce n’est pas facile, mais ce n’est pas impossible non plus.

N’y a-t-il pas une danse avec laquelle tu te sens le plus à l’aise ou que tu maîtrises le mieux quand tu danses ?

Non. En réalité, pour moi, le feeling vient avec la musique, mais pas avec un type de danse particulier. Dépendamment de la musique, je peux me sentir plus à l’aise avec un bachata, une salsa, une kizomba, etc. Autant, à un moment donné, je peux préférer une musique kizomba, par rapport à une autre. Ce n’est pas un type de danse particulier, c’est plutôt la musique qui me stimule.

Combien de styles de danse as-tu appris jusqu’à présent ?

Kizomba, chacha, salsa, Merengue, Batchata, Rumba. Pour les autres je n’ai pas une connaissance approfondie.

Comment tu préfères que tu sois invitée sur la piste par un partenaire.

La préférence dépend de la personne. Je ne mets pas tout le monde dans la même catégorie.

Avec mon partenaire Watson, un simple geste suffit pour que je le comprenne. On est habitués l’un à l’autre. Mais si c’est une personne âgée ou quelqu’un que je ne connais pas, je préfère qu’il vienne et me le demande.

Si nous ne sommes pas amis et que nous ne nous connaissons pas, j’exige un minimum de respect. Par contre, si c’est quelqu’un de proche _et là, je ne parle pas de Watson, car il est bien plus qu’un simple proche, c’est mon partenaire, on apprend ensemble ou une personne de mon école de danse, cela dépend. Il peut me demander formellement ou m’inviter à danser avec une petite blague. Ça ne me dérange pas.

Ce que je veux, c’est que tout le monde me respecte à ma juste valeur. Si quelqu’un que je ne connais pas veut danser avec moi, je préfère qu’il me le demande correctement. Qu’est-ce que j’entends par une demande correctement ? Le danseur doit se lever, se présenter devant moi, me tendre la main, il y a un accompagnateur, lui demander l’autorisation, et me conduire sur la piste de danse.

C’est aussi ma façon de procéder quand j’invite quelqu’un à danser.

Qu’est ce qui te mets à l’aise quand un homme t’invite sur la piste?

C’est son sourire.

Beaucoup de gens l’ignorent, mais un sourire peut vraiment changer le cours des choses. Il influence la façon dont on fait les choses et peut illuminer une journée. Personnellement, je me sentirais mal à l’aise si quelqu’un m’invite à danser avec une expression fermée ou monstrueuse.

Moi, dès qu’on m’invite, je commence à sourire. C’est naturel chez moi ! Alors si je souris, et que toi, tu arrives avec une bouche serrée… dent, dent, dent, dent… Rirrrres. je vais me sentir inconfortable.

Est-ce que ça t’arrive de refuser une personne qui t’invite à danser ? si oui, pourquoi ?

Oui, ça arrive parfois. Le corps a aussi besoin de repos.

Il m’arrive de venir à une pratique où il y a plus de garçons que de filles. Tous ceux qui me connaissent veulent danser avec moi. Mais parfois, je suis fatiguée, essoufflée... alors je dis : "Désolée, je suis un peu à bout de souffle, attends une autre musique."Et quand la musique suivante arrive, si tu n’es pas encore sur la piste, je me lève, je viens vers toi, je m’excuse encore de n’avoir pas pu danser précédemment et je t’invite à danser.

Mais il y a des gens qui le prennent mal, comme si c’était une insulte. Moi, je n’aime pas laisser une mauvaise impression. Si je t’ai refusé une danse, je ne pars pas sans revenir t’inviter sur la piste. C’est une question de respect.

C’est très galant de ta part.

Ben oui, j’ai appris à être galante. Rirrrre. Le temps m’a appris en fait.

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Quelles sont les qualités essentielles que tu attends d’une personne qui t’invite sur la piste?

Je vais parler des qualités, autant intérieures qu' extérieures, qu’un bon partenaire de danse devrait avoir.

La première qualité, c’est la souplesse. Un bon danseur doit être souple, mais aussi minutieux. Il faut que ses intentions soient claires, que ses gestes soient précis. Il doit être limpide dans sa tête pour me faire faire ce qu’il veut que je fasse. Parce que parfois, on dirait qu’on t’invite à un champ de bataille, pas sur une piste de danse ! Il y a des partenaires qui te guident avec une telle pression que tu as l’impression qu’ils se battent avec toi. Moi, j’ai eu une mauvaise expérience avec un danseur très brutal. Il me secouait tellement que j’ai été obligée de lui dire : Calme-toi un peu.

La deuxième qualité, c’est la propreté et une bonne odeur. Il y a des gens trop négligents, malheureusement. Moi, j’aime une bonne odeur. L’hygiène, c’est non négociable.

Sur le plan physique, je ne cherche pas la beauté. Tant que tu es souple, que tu maîtrises ce que tu fais et que tu me donnes un bon guidage, tout va bien.

Préfère-tu un partenaire qui te donne des indication précise ou quelqu’un qui t’offre une certaine liberté à vivre la musique, extérioriser ton énergie, ou les deux ?

Je veux un mélange des deux.

J’aime quand un partenaire me donne une indication claire. Ça m’aide à progresser dans la danse et à devenir une bonne follower.

Mais quand il me laisse un peu de liberté, ça me met à l’épreuve, et ça aussi, c’est important. C’est d’ailleurs quelque chose qu’on n’enseigne pas toujours dans les écoles de danse : quand un partenaire te lâcher pour savoir quoi faire seule.

Mais je vais être honnête : quand un partenaire me relâche, je suis un peu fermé. J’ai les mouvements en tête, mais j’ai honte de les exécuter sur la piste. Je me dis : "Et si je perds le rythme ? Et si je rate le pas ? Riiire. C’est comme si tu me jetais dans une piscine et que tu me regardais nager. Mais comme je me connais, je sais que je vais survivre. Mais, en réalité, plus tu le fais, plus tu t’y habitues.

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Comment un danseur peut te mettre en confiance quand il danse avec toi ?

Pour que le partenaire me mette en confiance, comme je l’ai dit précédemment, il doit être sûr de lui-même. Il doit d’abord maîtriser ce qu’il fait et me donner un bon guidage.

Si tu es indécis dans ce que tu fais, moi, j’aurai l’impression que je ne fais rien de sérieux sur la piste. Si ça arrive que je rate un mouvement, puisque tu es sûr de ce que tu fais, tu peux rapidement me rattraper, sans que ça ne se voit.

Quelle importance accordes-tu au contact visuel et au langage corporel quand tu danses ?

Pour moi, c’est très important.

Quand on danse, surtout des danses comme la rumba ou euuuhhhh…, euuuhhh… une autre dont j’oublie le nom qui sont par leur nature sensuelle le contact visuel et le langage corporel disent beaucoup. Il faut qu’il y ait une vraie connexion. C’est cette connexion qui fait que tu danses mieux, que tu es plus expressive, et que les gens ressentent quelque chose en te regardant.

Parfois, ce n’est pas le pas qui attire le regard, mais la connexion et la complicité entre les partenaires.

Honnêtement, si je danse avec toi et que la connexion est forte… si je dois tomber amoureuse de toi sur la piste, je tombe amoureuse. Rirrrrrrres. Mais une fois qu’on quitte la piste, tout s’arrête là, parce que c’était juste dans le cadre de la danse. Riirres Ce qui compte pour moi, c’est d’entrer dans la musique, de vivre l’histoire qu’elle raconte.

Chaque musique porte une émotion, une histoire. Si on ne se connecte pas à ça, on risque de danser à côté de l’histoire, ou pire, de raconter une autre histoire. Et tout ça joue sur ta performance, sur la façon dont tu séduis les regards, sans même parler.

Bien sûr, toutes les danses ne demandent pas autant de connexion. Quand c’est nécessaire, il faut le faire, pour la beauté de la danse. Mais si ce n’est pas demandé, ça peut devenir gênant, voire dépasser certaines limites.

Quand quelqu’un t’invite sur la piste, souhaites-tu qu’il engage une conversation d’abord avec toi ou juste t’inviter à danser ?

Oui, j’aime quand il engage une petite conversation avant. Ça me met tout de suite plus à l’aise. Moi aussi, quand c’est moi qui invite, je commence toujours par : “Bonsoir, comment tu vas ?” S’il veut continuer la conversation, on peut toujours continuer un peu. Sinon, ça s’arrête là.

En fait, le sourire et le bonsoir, ça marche en tandem.

Quelle importance accordes-tu à la tenue vestimentaire et l’hygiène corporelle d’un partenaire qui t’invite à danser ?

Pour moi, la tenue vestimentaire n’est pas ce qu’il y a de plus important.

Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Je n’ai aucun préjugé sur ce que porte une personne. Le partenaire peut porter ce qu’il veut, dès qu’il se sent à l’aise et bien dans sa peau. Toutefois, il est toujours conseillé de porter une tenue qui laisse une bonne impression, parce que, qu’on le veuille ou non, la première impression vient souvent de la façon dont on te voit.

Par contre… il y a certaines tenues trop évasées, qui ressemblent à un drap et parfois mal repassées... là, je ne peux pas m’empêcher de rire ! Rirrres.

Et certains mariages de couleurs m’énervent. Mais si la personne est mon ami, je n’hésite pas à lui dire : “Cette couleur ne va pas avec celle-là” ou “On est en soirée, cette tenue ne convient pas pour la nuit.”

Mais ce qui est non négociable, c’est l’hygiène corporelle. Pour moi, c’est la base. Surtout en danse, on est proche, on transpire, on bouge... Quand quelqu’un néglige cette partie, il te rend mal à l’aise. Et le pire, c’est que sur la piste, tu ne peux ni le lui dire directement, ni montrer ton inconfort, par peur qu’il le prenne mal.

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Qu’est ce qui te mets en sécurité quand tu es sur la piste ?

D’abord, connaître la personne, c’est un facteur important pour moi.

Quand je connais le partenaire, je suis plus à l’aise, parce que je connais ses capacités et ses limites. Mais ce n’est pas toujours le cas, surtout qu’il y a de nouveaux visages tous les jours.

Alors, quand c’est quelqu’un que je ne connais pas, ce qui me met en sécurité, c’est sa façon de faire. Il y a des manières de toucher qui, tout de suite, me mettent mal à l’aise. Et parfois, la posture d’un danseur me donne l’impression qu’il va me casser les dents !

Par contre, il y a d’autres danseurs dont l’attitude inspire la confiance. Avec eux, je sens qu’ils sont là, qu’ils me soutiennent. Leur façon de faire me rassure et me dit implicitement : Pas besoin d’avoir peur, il est avec moi.”

Quelle geste d’un partenaire qui te montre que tu es valorisée comme danseuse ?

C’est quand il me fait sentir qu’il me fait confiance. Qu’il croit en moi et en ce que je suis capable de faire sur la piste. Je me sens valorisée quand je sens que le partenaire me respecte dans mon rôle de danseuse.

Ce que je reproche à certains, c’est de vouloir me donner un cours en plein milieu de la danse. Certains le font avec tact, et là, j’apprécie. Mais d’autres le font mal, sans délicatesse… et ça devient gênant, voire inconfortable.

Qu’est ce qui peut rendre un partenaire au cours d’une session de danse mémorable pour toi ?

C’est son odeur. Rirrres

Je suis du genre à oublier les noms et parfois même les visages, mais ce qui me reste en mémoire, c’est l’odeur de son parfum. Si un danseur sent bon, et que son odeur me plaît, même s’il n’est pas là à la prochaine pratique, je vais quand même penser à lui.

Peut-être que ça semble être une raison banale... Riiire, mais c’est comme ça !

Dans une session de pratique, aimes-tu danser avec des personnes que tu connais déjà où faire de nouvelle expérience ?

J’aime faire de nouvelles expériences.

Quand je danse avec quelqu’un que je connais, je finis par anticiper ses mouvements, je sais à quoi m’attendre. Mais quand c’est une nouvelle personne, je suis obligée de me mettre à niveau.

Quand je vois quelqu’un danser avec maîtrise, tout ce qui me traverse l’esprit, c’est : “Faut pas que je rate un pas !” Alors, je me concentre sur moi-même, ma posture, mes réactions. Et dans ce processus, j’apprends énormément. C’est souvent quand je danse avec quelqu’un de nouveau que je suis une très bonne follower.

Selon toi, quelle est la façon la plus élégante et respectueuse qu’une personne peut conclure une danse avec toi ?

En fait, je ne le trouve presque pas chez les danseurs. La meilleure façon de conclure une danse selon moi, c’est de terminer avec un grand sourire, tu me prends par la main, passe mon bras sous le tien, me raccompagne jusqu'à mon siège et me dit merci avec un sourire.

Ça me fait sentir que j’ai répondu à tes attentes.

Est-ce que tu as déjà entretenu des relations amoureuses avec des danseurs, si oui qu’est ce qui t’a attiré chez ces personnes ?

Bien sûr que oui, et il n’y a aucun mal à cela.

En fait, j’ai eu trois relations amoureuses dans le milieu de la danse. J’ai eu deux relations avant, malheureusement on a rompu. Présentement, la personne avec qui je suis est un danseur. Je ne vais pas citer son nom parce que je ne l' ai pas prévenu que j’allais citer son nom à un entretien.

Je ne vais pas citer son nom, car je ne l’ai pas prévenu que je parlerais de lui dans cet entretien.

Ce qui m’a attirée chez lui, c’est son calme et sa différence. Il se dégageait clairement du lot. Toujours seul, très discret, il ne parlait presqu’à personne… alors que ses amis, eux, étaient très bruyants. Je me demandais au début : “Est-ce une timidité ou c’est juste sa nature ?”

Avec le temps, j’ai compris que c’est simplement sa façon d’être. Et moi, j’aime la différence. Alors je me suis débrouillée pour l’avoir.

D’ailleurs, pour mes trois relations, c’est moi qui ai fait le premier pas.

***Fin***